Adopter un chien du Honduras: HELP!
Lors d’un long séjour sur une île au Honduras, j’ai travaillé quelque temps dans un refuge pour animaux que je connaissais bien. Ma soeur qui voulait adopter un chien, a saisit l’occasion pour adopter une dogga nommée Lama, que je devais ramener à Montréal à la fin de mon séjour. Tout allait bien jusqu’à la signature des papiers… puis le cauchemar a commencé!
Avant de débuter le résumé de mes péripéties, voici ce que je devais faire pour ramener Lama au Canada:
Me procurer des documents gouvernementaux témoignant de la couverture médicale contre tout les parasites et virus que pouvait porter la chienne. Ces documents étaient valides pour une durée limitée.
Entraîner et certifier Lama en tant que chien de service pour que celle-ci puisse voyager en cabine avec moi et éviter les risques associés au voyagement en soute.
M’assurer de voyager avec une compagnie aérienne qui accepte les chiens de service, les aviser au préalable de sa présence et respecter toutes leurs conditions et demandes.
Voyager avec un document médical, stipulant que j’avais besoin d’un chien de service pour le vol en question. Document que je devais faire remplir par un médecin sur l’île.
Donc…
Peu de temps après l’adoption, dû à une multitude de magouilles et de drames, je perds mon emplois au refuge… crotts. Je dois donc trouver un endroit pour héberger Lama de mai à août, car elle ne peut plus rester au refuge sous risque qu’ils ne la donne en adoption à quelqu’un d’autre!
Une amie accepte donc de la garder chez elle car, moi, je vivais dans une maison avec 5 colocs, un chien et un chat.
En juillet, miracle, une voyageuse de Montréal accepte de ramaner Lama pour moi. Je commence donc le processus et la paperasse (assez couteuse) pour un départ en plus de faire tout les appels. Il va de soit que je devais aussi débourser les frais supplémentaires associés à son voyagement (taxi privé, hôtel qui accepte les chiens, frais de traversier, etc. ). Puis, l’avant veille, le vétérinaire en charge de faire valider les documents commet une erreur et n’envoit pas la demande à temps pour qu’elle soit traitée avant le départ. Ce que ça veut dire? PAS DE DÉPART!!!
Après une crise au téléphonne, en espagnol, avec un homme qui really doesn’t give a fack, la gentille voyageuse quitte et Lama reste ici. Je vais donc devoir la ramener moi-même le mois prochain.
Arrive alors la fin du mois d’août et je recommence toutes les étapes liées au voyagement.
Je quitte mon île chou-chou pour revenir au Canada avec Lama comme chien de service, pleinement vaccinée et traitée contre les infections. Nous prennons le traversier et le taxi privé jusqu’à la capitale de San Pedro Sula et dormons chez une amie. Jusqu’ici, tout va bien.
Vers 3h du matin je me rend à l’aéroport où l’on me dit que je dois faire valider les documents de voyage de Lama par l’agent frontalier qui devrait arriver “bientôt”. Mon vol est dans plusieurs heures alors pas de problème. Une heure plus tard, l’agent n’est pas la. “Il arrive bientôt oui…” Le stress commence.
Mon vol est dans une heure et l’agent n’est toujours pas là! Impossible de le contacter et la compagnie aérienne n’est d’aucune aide. Au Honduras, le client n’est JAMAIS roi. 45 minutes avant mon vol, l’agent arrive, bien tranquillo et arrête s’acheter un sandwish au bistro.
Je parle fort et lui demande de bien vouloir m’aider et de valider mes papiers sinon je vais manquer mon vol et toutes les connections soigneusement choisies pour permettre le voyagement avec un chien!
Il valide mes documents et je COURS à travers la douane, puis la sécurité. Lama devait passer le détecteur de métaux calmement et sans ses harnais. Pas le temps de lui remettre ses choses, elle galope toute nue à travers l’aéroport alors que, moi j’ai nos bagages pêle-mêles dans mes mains, un chapeau de paille misérable sur la tête et des crocs roses dans les pieds. Ri. Di.Cule.
J’arrive en panique à ma porte d’embarquement pour me faire dire qu’il est trop tard et que j’ai manqué mon vol. Je pleure. Je cris. Je leur dis que je suis une touriste et que je ne peux pas rester prise dans une des villes les plus dangeureuses au monde. Que je ne suis pas responsable du retard du douanier non plus. Rien à faire. Même pas de compensation pour le billet perdu.
Par chance, une connaissance en ville voit mes messages de détresse et vient me chercher à l’aéroport pour me ramener chez les amies qui m’avaient hébergées la veille.
Que faire? Impossible de retourner sur l’île et de débourser ENCORE tout les frais de transport. Je suis donc hébergée chez un autre ami à l’extérieur de la ville et je passe la semaine à dormir sur son sofa deux places en attendant que le prochain vol adéquat pour le voyagement d’un chien se présente.
À ce point ci je dois t’informer que l’histoire se passe en 2021 et donc que je devais, à chaque changement de plan, repasser un test PCR qui n’était valide que 72 heures.
Pour le vol suivant, j’ai une escale à Cuidad de Mexico puis deux nuits à Cancun avant de voler avec Air Transat jusqu’à Montréal.
J’avais réservé un hotel à Cancun qui acceptait les chiens pour apprendre, juste avant mon départ, que l’hôtel avait fermé dû à la covid et que je ne serais pas remoursée pour les frais payés… J’appelle ma maman en pleurs. Ben oui j’étais rendue la…
Mon ami et sa famille me ramènent à l’aéroport une semaine plus tard, je regarde l’agent frontalier estamper mes papiers avec des couteaux dans les yeux et je reussis à prendre l’avion. Lama est une bonne fille et dort en petite boule à mes pieds tout le vol sauf quelques exceptions pour s’étirer.
J’arrive à Cuidad de Mexico et j’ai une escale d’environ 2h30. Je dois passer la douane car j’y passe deux nuits. Amplement de temps? Bennnnnn….non!!
Le gouvernement du Mexique demandait que Lama soit vaccinée contre un parasite quelconque et n’était pas satisfait par la médication qu’elle avait déjà reçue. Donc?
PAS LE DROIT D’ENTRER AU PAYS!
La dame de la douane me donne le bottin téléphonnique et me dit que si je réussis à faire venir un vétérinaire à temps pour qu’il vienne vacciner Lama sur place, je pourrai rentrer.
Uno, dos, tres et le vétérinaire que je réussis à contacter arrive en courant par le contrôle de sécurité des employées, shoot le vaccin dans la fesse de Lama en évitant ses tentatives de lichettes au visage, prend mon paiement (thank the alleluia, j’avais de l’argent américain sur moi) et c’est reparti avec la tite madame de la douane qui (je dois l’avouer, elle était quand même smat malgré les circonstances) me guide. Je cours encore à m’époumonner dans un aéroport énorme EN PLEINE PANDÉMIE MONDIALE.
“Remplit le tit papier. Va le porter là. Non c’est pas ici mais le guichet avec l’autre madame. Oui c’est ici mais là, il manque une étampe. Fais la file de sécurité. Non, tu aurais dû aller faire vérifier tel document. Montre ta preuve de vaccination. Va aussi la montrer à mon collège just for fun.”
Je cours, je cris au gens de se tasser de mon chemin, je skipe les files d’attentes, j’ai encore mon maudit chapeau et mes crocs roses… Señor!
Je réussis à me rendre à la porte d’embarquement alors que les agents font le last call, et je m’éffondre dans mon banc en crachant presque du sang. Lama, elle, avait eu mucho placer à courrir partout et à se faire dire qu’elle était belle.
Somme toute, les deux nuits à Cancun sont très aggréables car on peut se promener partout, manger des tacos sur des terrasses et dormir à l’air climatisée.
L’embarquement pour Montréal va bien et l’agent demande simplement à Lamamacita de s’asseoir et d’être une bonne fille quelque instant, question de voir si elle est vraiment entrainée. Tout le monde me croit dans mon rôle d’anxieuse ayant besoin d’un chien de service. Je dois avouer que, à ce point-ci j’étais effectivement rendue anxieuse.
En arrivant à Montréal, on passe la première douane (vous rapellez-vous quand on faisait un pas en dehors de l’avion et qu’on était déjà dans la file pour la douane 500 mètres plus loin? Ben voilà, j’étais dans celle-là). On arrive ensuite à la deuxième douane entourée d’une vingtaine de chiens provenant d’un organisme de charité en Iran qui, eux, ont fait le voyage en soute comme des grands.
Le douanier n’est pas content des documents de santé de Lama mais trouve la paperasse trop compliquée à remplir et finit par me laisser passer car il devait avoir pitié de mon accoutrement.
Lamama, des rubans après son harnais, est finalement accueillie dans les pleurs et la joie de toute ma famille qui l’attendait depuis 6 mois! Elle est maintenant propriétaire de 6 manteaux, de bottes d’hiver, d’un panier complet de jouets à l’éfigie de petits rongeurs et traite chaque résidence comme si c’était la sienne.
Conclusion si tu veux adopter un chien d’un autre pays: Maybe don’t?
Même si, pour Lama, je le referais n’importe quand!