Ce qu’il te faut pour travailler en agence de placement

Tu penses faire le saut en agence de placement? Tu as eu le guts de le faire mais tu trouves qu’il manque un je-ne-sais-quoi à ton expérience de travail? Voici les atouts qu’il te faut pour bien naviguer dans le monde du travel nursing.

Capacité d'adaptation

Je commence avec celle-là, car je considère que c’est le skill le plus important à avoir. Au cas où ce ne serait pas déjà assez clair, tu t’embarques dans du nouveau: nouvelle ville, nouvel hôpital, nouveau département, nouvelle équipe. Ça veut dire des feuilles différentes, du matériel que tu ne connais pas, une routine à réapprendre et des médecins à ré-apprivoiser.

C’est rough mais c’est ça! Une IAP doit être fonctionnelle et autonome en quelques jours seulement.

Le truc? Arrive à tes premières journées de travail pleine d’énergie et avec une bonne attitude. Pose des questions et n’hésites pas à clarifier ce que tu ne sais pas au lieu de camoufler ça en travail botché. L’équipe remarquera rapidement si tu n’es pas fonctionnelle alors n'essaie pas de le cacher. D’un contrat à l’autre, tu verras que l’adaptation se fait de plus en plus rapidement.

Ce qui pourrait t’aider? Prends toutes les formations qui te sont offertes et diversifie ta formation continue.

À la dernière journée d’un contrat, j’ai pris le temps d’aller me former sur les nouvelles pompes volumétriques de l'hôpital. Quatre mois plus tard, à mon retour, je pouvais naviguer ces pompes comme si de rien n'était, et, quand est venu le temps de donner un médicament en urgence, je n’ai pas eu l’envie d’en lancer une dans le mur.

Confiance

Quand je dis confiance, je parle plutôt de confiance en ton jugement et en tes capacités. Ça vient avec l’expérience de travail et l’utilisation de ton jugement clinique dans plusieurs situations. Ça demande aussi d’avoir été exposée à un certain nombre de problèmes à résoudre par toi-même et parfois même d’avoir eu à gérer des conflits. Moi, en début de pratique, je me sentais pas mal petite dans mes shorts car j’avais un maigre 19 ans et j’avais encore trop à apprendre pour pouvoir me faire catapulter d’un centre à l’autre.

La meilleure façon de bâtir ta confiance? Assure-toi d’avoir quelques années d’expérience dans un centre de santé public avant de t’aventurer en agence de placement.

Pressée de sortir du réseau public? Je te comprends. Dans ce cas, la prise d’un contrat de plusieurs mois au même endroit peut te fournir l’expérience dont tu as besoin. Certains centres acceptent même de te former dans une spécialité si tu leur garantis un contrat assez long. Trouve l’assignation qui correspond à ton niveau de confort et évolue dans ta pratique là-bas!

Patience

Parfois tout bouge vite… puis plus du tout. Le retour de la part des ressources humaines se fait lentement, tu n’as toujours pas reçu de code pour te connecter aux ordinateurs du département, tu arrives en assignation demain et tu as bien juste ton premier quart de schedulé à l’horaire…

Frustrée? Tu as bien le droit. Mais ce n’est pas en envoyant des messages passif-agressifs à ton agence ou en chialant sur le département que ça va aller plus vite malheureusement (quoi que des fois peut-être bien). Les hôpitaux sont des grosses machines mal huilées qui travaillent encore avec des fax, rappelons-nous le. Donc, mets de la lavande dans ton diffuseur d’huiles essentielles et amorce ta semaine une journée à la fois.

Entregent

Ici je ne dis pas que tu dois te faire chum avec tout le staff et t’attendre à te faire inviter à des barbecues la fin de semaine. Le simple fait de t’intéresser à tes collègues, même si ton assignation est de seulement deux semaines, et SURTOUT si elle dure plusieurs mois, va rendre ton expérience beaucoup plus agréable. Après tout, c’est le fun de se faire conseiller un bon spot de kayak ou d’intégrer la rotation de celle qui amène les cafés du jour. L’équipe, et toi, garderez un bien meilleur souvenir de ton séjour.

Humilité

Tu as peut-être été formée dans le plus grand centre de traumatologie du Québec et tu penses que tu vas venir “sauver” les urgences de la région. Détrompes-toi! Tu viens très certainement aider mais n’oublies pas que tu ne viens pas pour chambouler leur façons de faire. L’équipe en place n’a pas envie d’entendre à tout bout de champ « Oui mais dans mon centre on le faisait comme ça et ça allait bien mieux. » Il faut comprendre que chaque département, dans chaque centre, a développé sa propre culture de travail en fonction de sa réalité. C’est vraiment correct de trouver qu’un protocole est compliqué à comprendre ou que le chariot à prise de sang est assez boboche. Par contre, il est essentiel de ne pas faire ressentir ton whatthefuckness à tes collègues locaux car ça ne leur donnera pas envie de partager leur savoir et leurs trucs avec toi. Mets-toi en tête que tu n’es pas l’experte de ce milieu-là et intègre leur savoir au tien.

J’ai travaillé dans un centre où les rapports interquarts se donnaient sur une boîte vocale que l’équipe entrante écoutait ensuite.
Le rapport ne se donnait jamais de vive voix!
Au début je me disais “*What da hell?*” Mais j’y ai pris goût ET je dois avouer que les rapport étaient tout autant efficaces.

Une bonne éthique de travail

Tu vas parfois entendre: « Au prix qu’elle est payée, elle devrait bien travailler pour la peine. »

Aussi plate que ce soit d'entendre des commentaires ainsi, il faut bien admettre que de passer une heure sur son cell alors qu’il reste encore des cabarets à ramasser ou que Madame dans le 201 voulait qu’on l’accompagne pour aller fumer sa clope, c’est assez moyen. Donc, il faut parfois donner cet extra effort même si tu n’es pas la seule à te la couler douce. Après tout, tu représentes ta propre personne, mais aussi ton agence. Il n’y a pas de syndicat pour te protéger. Quand viendra le temps de te trouver un prochain contrat, il serait assez dommage que ta candidature soit balayée parce que la gestionnaire avait eu vent que tu revenais toujours en retard de tes pauses.